Fiscalité des locations : une réforme alourdissant la taxe en cas de vente d’un bien Airbnb dès 2025

Par lsi le 15 octobre 2024 259 vue(s)
Fiscalité des locations meublées

Le 10 octobre 2024, le gouvernement a présenté son projet de loi de finances pour 2025. Parmi les mesures introduites, une réforme de la fiscalité sur les locations meublées non professionnelles (LMNP). Elle marque un tournant pour les propriétaires bailleurs, particulièrement ceux louant via Airbnb et d’autres plateformes similaires. Dès le 1er janvier 2025, l’avantage fiscal de l’amortissement des biens loués meublés se déduira lors de la vente de ces logements. Cette décision vise à rééquilibrer le marché locatif et à encourager les offres de logements de longue durée, un besoin pressant dans de nombreuses villes françaises.

Un avantage fiscal supprimé pour la fiscalité des locations : de quoi s’agit-il ?

Actuellement, les propriétaires de logements meublés bénéficient d’une exonération partielle lors de la revente du bien. L’amortissement comptable représente la perte de valeur du bien chaque année. Il se soustrait du calcul de la plus-value de cession. Ce mécanisme réduit significativement le montant imposable et représente un avantage financier important. Ce régime fiscal est une raison pour laquelle de nombreux propriétaires optent pour la location meublée. Celle-ci est souvent plus courte et à vocation touristique, comme c’est le cas avec des plateformes telles qu’Airbnb.

Source infographie : lodgis

Cette disposition sera désormais supprimée, selon le ministère de l’Économie. À partir de 2025, l’amortissement du bien augmentera le calcul de la plus-value en cas de vente. Ce qui alourdira les taxes pour les propriétaires.

Rééquilibrer l’offre locative : un impératif pour le gouvernement ?

Le ministère de l’Économie considère cet avantage fiscal comme un frein à la disponibilité de logements de longue durée. Selon Bercy, l’incitation à louer des logements meublés à court terme contribue à un déséquilibre locatif. Notamment dans les zones touristiques où les locations à l’année sont déjà rares. La suppression de cet avantage fiscal vise donc à réduire la concentration de logements en location meublée et à favoriser la location longue durée.

Répartition des types de locations meublés

Source : locservice

Cette réforme pourrait ainsi générer 200 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires en 2025. Un montant que le gouvernement prévoit d’investir dans des politiques de logement. Ceci afin d’encourager la location nue, plus stable et accessible pour les résidents de longue durée.

Les règles pour les locations de logements meublés à découvrir ici

Quel impact mesuré pour la majorité des propriétaires avec la réforme de la fiscalité des locations ?

Si cette mesure peut sembler décourageante pour les propriétaires de logements meublés, son impact reste cependant limité pour beaucoup, selon Baptiste Bochart. En effet, plusieurs dispositifs réduisent l’impact de cette imposition :

  1. Les abattements progressifs : En LMNP, les propriétaires bénéficient d’abattements fiscaux qui diminuent au fil des années. Après 22 ans de détention du bien, la plus-value est entièrement exonérée d’impôt. Ce qui signifie que les propriétaires de longue durée ne seront pas concernés.
  2. Les donations et successions : En cas de donation ou de transmission par héritage, la plus-value ne s’applique pas, une situation fréquente pour les biens en location meublée.

Cette réforme s’inscrit dans un contexte plus large de refonte de la fiscalité locative. Elle a pour ambition de réorienter les investisseurs vers des locations longues. Ceci afin de répondre à la demande croissante des habitants, en particulier dans les grandes villes et les zones touristiques.

Une réforme accueillie avec prudence pour la réforme des locations !

Si l’objectif est de rééquilibrer l’offre locative, la suppression de cet avantage fiscal sur les locations meublées pourrait tout de même peser sur les stratégies d’investissement immobilier. Pour de nombreux investisseurs, la location meublée restait avantageuse. Ceci même en dépit de contraintes telles que la gestion plus fréquente des locataires et la réglementation croissante sur les locations touristiques de courte durée.

Le projet de loi de finances pour 2025 fera prochainement l’objet de débats parlementaires. Alors, reste à voir si cette mesure sera adoptée en l’état ou ajustée

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