
Immobilier : les tendances fortes de la rentrée prolongée
Un marché en mutation profonde
Tendances immobilières 2025 – Traditionnellement, septembre et octobre représentent le second “temps fort” de l’année immobilière, juste avant le ralentissement hivernal. Mais en 2025, cette rentrée prolongée prend une tournure inédite. Les données disponibles au 30 septembre indiquent un marché actif, mais profondément remodelé par trois facteurs majeurs : la hausse durable des taux de crédit, la transition énergétique qui influence fortement les choix, et un rééquilibrage géographique des dynamiques locales.
Sommaire
Les prix : entre stagnation et ajustements régionaux
Selon les derniers chiffres des Notaires de France, le prix moyen au m² en France s’établit à 3 870 € en octobre 2025, en baisse de 1,8 % sur un an. La tendance est claire : le cycle de hausse effréné post-Covid est terminé.
- À Paris, le prix moyen tombe à 9 080 €/m², soit une chute de –4,1 % en 12 mois.
- À Lyon, la baisse est encore plus marquée (–3,2 %), avec des appartements familiaux qui peinent à trouver preneur.
- En revanche, certaines villes de taille intermédiaire continuent de grimper : Angers (+2,1 %), Reims (+1,8 %), Pau (+1,5 %).
Le marché n’est donc pas homogène. Il dessine au contraire une France à deux vitesses : des métropoles saturées qui corrigent leurs excès passés et des territoires de taille moyenne qui attirent de nouveaux habitants, souvent des familles en quête de surface et de qualité de vie.
Crédit immobilier : un verrou qui bloque encore
C’est LE sujet de cette rentrée prolongée : l’accès au financement. Le taux moyen des crédits atteint 4,15 % sur 20 ans en octobre 2025 (Observatoire CSA/Crédit Logement), contre 1,35 % il y a seulement quatre ans. Résultat : le pouvoir d’achat immobilier des ménages a fondu.
Un exemple concret : un ménage pouvant emprunter 250 000 € en 2021 avec des mensualités de 1 100 € ne peut désormais financer que 190 000 € avec la même mensualité.
Les banques, malgré un regain de concurrence, continuent de sélectionner les meilleurs profils. Selon la Banque de France, 28 % des dossiers sont encore refusés en septembre. Les jeunes actifs et les ménages modestes sont les premiers exclus, faute d’apport suffisant ou de capacité d’endettement.
Pour autant, certaines banques régionales et mutuelles tirent leur épingle du jeu, en proposant des offres ponctuelles sous la barre des 4 % pour attirer les primo-accédants.
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Villes moyennes : l’atout qualité de vie
Si les métropoles s’essoufflent, les villes moyennes gagnent en attractivité. Selon MeilleursAgents, les recherches de biens dans des agglomérations de 50 000 à 150 000 habitants représentent désormais 27 % des intentions d’achat, contre 19 % en 2022.
Pourquoi ? Trois raisons principales :
- Prix accessibles : à Reims, le prix moyen est de 3 200 €/m², soit trois fois moins qu’à Paris.
- Espaces de vie : les maisons avec jardin redeviennent centrales dans les projets, un luxe souvent inaccessible en grande ville.
- Mobilité : le développement du télétravail partiel et la montée en puissance du TGV rendent possible une vie hors métropole avec des allers-retours ponctuels.
Énergie et DPE : un critère incontournable
Autre phénomène qui marque cette rentrée : la place du diagnostic de performance énergétique (DPE). Les chiffres sont parlants :
- Les biens classés F ou G subissent une décote moyenne de 12 %.
- Les logements classés A ou B se vendent en moyenne 20 % plus vite.
- Dans certaines villes comme Lille ou Grenoble, la différence de prix peut dépasser –20 % entre un logement performant et une passoire thermique.
Ce critère n’est plus seulement réglementaire : il est devenu un marqueur de valeur pour les acquéreurs, qui intègrent directement le coût des travaux dans leur négociation.
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Conclusion : un marché sélectif mais vivant
Octobre 2025 ne signe pas une crise immobilière, mais une profonde recomposition. Les acheteurs ne disparaissent pas : ils sélectionnent davantage, arbitrent entre surface et localisation, et scrutent les performances énergétiques. Les vendeurs, eux, doivent s’adapter, ajuster leurs prix et valoriser leurs biens par des rénovations ciblées.
En clair : le marché reste actif, mais il n’est plus celui de la facilité. Il s’agit désormais d’un jeu d’équilibre entre financement, localisation et efficacité énergétique.
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