Marché immobilier 2025 : faut-il se lancer maintenant ?

Après deux années marquées par la remontée brutale des taux d’intérêt et la chute des volumes de ventes, 2025 ouvre une nouvelle phase pour le marché immobilier français. Si les cicatrices de la crise de 2023-2024 restent visibles, plusieurs signaux positifs laissent entrevoir un rebond progressif. Reprise des transactions, assouplissement du crédit, regain d’intérêt des acheteurs : faisons le point sur les grandes tendances du moment avec des données vérifiées.

Reprise timide mais réelle des transactions sur le marché immobilier 2025

Le nombre de ventes de logements anciens repart à la hausse. D’après les données des notaires de France et de la FNAIM, 803 000 ventes ont été enregistrées à fin février 2025. Certes, on reste loin du pic de 2021 (plus d’un million de ventes), mais l’amélioration est nette :

• En octobre 2024, le volume annuel plafonnait à 777 000.
• En février 2024, le recul annuel atteignait –23,4 % ; il se limite désormais à –3,6 %.
• Les contacts acheteurs sur les portails immobiliers (notamment Bien’ici) ont progressé de +13,9 % au 1er trimestre 2025.

À retenir : les acheteurs reviennent, les projets suspendus se débloquent, et les délais de transaction raccourcissent légèrement.

Prix au m² : une correction modérée, des opportunités sur le marché immobilier

Contrairement à certaines prédictions alarmistes, les prix de l’immobilier n’ont pas chuté brutalement. Ils s’ajustent, en particulier dans les grandes métropoles, mais restent soutenus dans les zones rurales ou littorales.

• –1,9 % : baisse moyenne des prix au T1 2025 sur un an, selon MeilleursAgents.
• Appartements : 4 811 €/m², en baisse de 1 %.
• Maisons : 2 774 €/m², également –1 %.
• Paris : autour de 9 630 €/m², en baisse de 5 % sur deux ans.

Dans les villes moyennes, on observe un phénomène de stabilisation, voire de légère reprise à Limoges, Vannes ou Pau, où l’attractivité reste forte pour les actifs et retraités.

Crédit immobilier : des conditions plus respirables sur le marché immobilier 2025

Le retournement de tendance se confirme sur les taux. Après avoir dépassé les 4 % à l’automne 2023, les taux moyens repartent à la baisse :

• Mars 2025 : 3,20 % (source Observatoire CSA/Crédit Logement)
• Avril 2025 : 3,03 %
• Juin 2025 : taux moyens de 2,87 % (15 ans), 3,00 % (20 ans), 3,09 % (25 ans)

La production de crédit redécolle :

• +55 % en février 2025 vs février 2024
• +71 % en mars 2025
• L’emprunt moyen dépasse 200 000 €, avec une durée record de 23 ans et 7 mois chez les primo-accédants.

Les banques relâchent légèrement leurs critères, ce qui permet aux ménages modestes ou jeunes d’envisager à nouveau un achat.

Offres en baisse, biens de qualité toujours prisés sur le marché immobilier 2025

Le stock de biens disponibles recule :

• Offres globales en baisse de 2,7 % au T1 2025
• Appartements : –7 %, maisons : +0,6 %
• 86 % des ventes font l’objet d’une négociation, contre 61 % en 2022

Les acheteurs sont plus exigeants : bonne isolation, bon classement DPE, emplacement sans défaut sont devenus des critères éliminatoires. Les passoires thermiques continuent de se vendre avec décote (jusqu’à –20 % dans certains cas).

Comportement des acheteurs : prudents mais présents

En 2025, les Français restent attachés à la pierre, mais agissent avec précaution. On observe plusieurs tendances :

• Retour des investisseurs particuliers, attirés par les baisses de prix et les dispositifs fiscaux (LMNP, Pinel+ en zones tendues).
• Augmentation des achats en zone rurale et périurbaine, avec un regain d’intérêt pour les résidences secondaires et les maisons avec terrain.
• Hausse des achats sans revente préalable, preuve d’une confiance relative dans le marché.

Conclusion : vers un nouveau cycle

Le marché immobilier de 2025 sort peu à peu de l’ornière. La reprise reste fragile, mais tangible. Si l’acheteur dispose désormais d’un rapport de force plus équilibré, les bons biens continuent de s’arracher. Le second semestre s’annonce déterminant : retour massif des investisseurs ? Relance du neuf ? Ou simple effet d’aubaine avant stabilisation ? Une chose est sûre : 2025 pourrait bien marquer le début d’un nouveau cycle immobilier, plus raisonnable, plus sélectif, mais toujours dynamique.