Un bail vert pour 2012

Le décret d’application pour la mise en place d’un bail vert devrait être publié très prochainement. Suite au Grenelle de l’environnement, des mesures ont été prises, et notamment pour les locaux commerciaux de plus de 2000m² avec un bail vert, qui devrait dès le 1er janvier 2012, réduire de 38% la consommation énergétique du parc d’ici à 2020.

Les scientifiques qui se sont penchés sur le problème de la consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre (responsables du réchauffement climatique) ont établi un constat : le secteur du bâtiment est responsable d’environ 25% des émissions de gaz à effet de serre. Le Grenelle de l’environnement a donc pris les choses en main et souhaite diminuer de 38% la consommation du parc d’ici 2020. Le décret d’application qui doit être publié prochainement va commencer à faire bouger les propriétaires des locaux commerciaux, à qui il ne reste que 9 ans pour appliquer les principes de ce bail vert.

Bien que pour l’instant aucune sanction ne soit prévue pour tout manquement à cette obligation, les propriétaires sont un peu pressés par le temps, car ils risquent de s’exposer à une dégradation de la valeur de leur patrimoine.

Le bail vert c’est quoi ?

Il s’agit d’une annexe au traditionnel bail commercial, datant de 1953.  Il s’agit d’une « touche verte » basée sur une déclaration de bonne volonté et de bonnes pratiques en vue de réduire les consommations énergétiques des locaux de plus de 2000m² (bureaux, commerces). Le bailleur et le locataire s’engagent à mettre en oeuvre et suivre une démarche pour diminuer la consommation énergétique des bâtiments qu’ils louent ou occupent.

Pour l’instant ce document n’a pas de valeur juridique contraignante, ainsi concernant les objectifs de consommation énergétique à atteindre, les deux parties doivent se mettre d’accord. Concernant le financement des travaux pour la mise en marche de ce bail vert, les autorités restent évasives :   » La question des délais et de la question à financer les travaux devra se résoudre en fonction des différents cas de figure. Il n’existe pas de solution unique. Il faut faire preuve de beaucoup de pragmatisme. Mais, même si cela semble compliqué, il faut avancer quand même. Ce que nous avons  voulu faire avec le bail vert, c’est donner une direction.  »

Le bail vert à l’étranger ?

Le Royaume Uni a déjà mis en place des clauses vertes (green lease) depuis 2008 auprès des grands propriétaires bailleurs.

En voici les principales obligations :

  • Des obligations du bailleur en termes d’amélioration du bâtiment et celles du preneur en termes d’utilisation de celui-ci,
  • Des révisions du loyer qui intègrent des mesures de la performance énergétique,
  • Des exigences concernant les obligations de respect par le preneur de la politique environnementale du bailleur,
  • Des exigences relatives aux travaux d’installation du preneur ou aux travaux ultérieurs permettant d’atteindre un certain niveau de performance énergétique (exemples : isolation, ventilation, etc.),
  • La détermination d’un système d’ajustement des provisions de charges qui pénaliserait les locataires n’ayant pas atteint les cibles de consommation énergétique définies,
  • L’obligation pour le bailleur de garder en bon état d’entretien les équipements tels que la climatisation et les chaudières qui contribuent au niveau de consommation énergétique d’un immeuble.

Pour l’instant aucun recul ne peut être pris sur ces façons de travailler (mécanismes de révision des loyers, charges, performances obtenues), ainsi, il se peut qu’à terme, certains preneurs rejettent ces clauses, car ils n’auront en retour aucun intérêt économique. Affaire à suivre…

Sources :  Le livre blanc de l’immobilier durable”, DTZ Jean Thouard, mai 2009 Le bail vert


					

Constat de l’étendue du DPE sur lesiteimmo.com !

Trois mois après l’obligation de mentionner le DPE sur toutes les annonces immobilières lors d’une vente ou d’une location, Lesiteimmo réalise un constat sur l’étendue de la consommation énergétique des logements français.

Ces deux graphiques soulèvent deux constats :

Le premier, la majorité des logements présents sur le portail immobilier (21.88%) consomment entre 151 et 230 kWh/m².

Une bonne position sachant que la consommation moyenne du parc immobilier français est de 330kWh/m².

Pour info, deux biens sur trois sont classés entre F et G en termes de performance énergétique. Aucun n’appartient à la catégorie A, très peu à B et on ne compte que 5% pour C ! Pourtant atteindre A et B pourrait permettre de diviser la consommation et la facture énergétique par 5.

Lorsque l’on s’arrête sur la répartition des logements en France en fonction de leurs déperditions énergétiques, on observe une coupe franche entre le nord – est et le sud – ouest. Explications.

Le deuxième constat concerne l’émission de gaz à effet de serre. Le diagnostic GES permet l’évaluation de la quantité de gaz à effet de serre émis en raison de la consommation d’énergie du bien. Les logements vendus sur lesiteimmo.com  se situent entre C, D et E, c’est-à-dire rejettent entre 11 et 55 kg CO2/m²/an.

Ces deux constats soulèvent la question suivante : l’émission de GES est-elle liée à la dépense énergétique et inversement ?

A la vue de ces résultats, on serait tenté de répondre oui, mais il faut néanmoins remettre cette donnée dans son contexte. Le résultat évolue aussi suivant le mode de chauffage. On peut prendre l’exemple du bois, qui a un impact faible au niveau du cycle de vie (13 gCO2eq/kWh) ou le gaz naturel (234 gCO2eq/kWh) qui a un impact plus faible que le fioul domestique (300 gCO2eq/kWh).

De façon identique au DPE, les logements français les moins émetteur en gaz à effet de serre sont très présents sur la partie ouest de la France, et s’étendent jusqu’au sud. Explications.

À quoi correspondent les chiffres du DPE ?

0 – 50 classe A Maisons neuves les plus performantes
Difficilement atteignable en rénovation.
51 – 90 classe B Atteignable facilement en construction neuve, atteignable en rénovation.
91 – 150 classe C Standard dans la construction neuve des maisons chauffées au gaz en France (par exemple, la nouvelle réglementation thermique, dite RT 2005, impose à Paris 120kWh/m2/an).
151 – 230 classe D Standard des années 80 et 90. Des améliorations substantielles sont facilement atteignables, notamment par le remplacement de la chaudière et l’isolation des combles et fenêtres.
231 – 330 classe E Maisons d’avant le premier choc pétrolier.
331 – 450 classe F Maisons anciennes du début du XXe siècle. Les économies réalisables sont très importantes, le rendement économique (retour sur investissement) est évident.
451 – classe G

Ainsi, lors d’un achat ou d’une vente immobilière, le DPE est un bon outil de sensibilisation pour prévoir par la suite les travaux à mettre en oeuvre pour améliorer l’isolation du logement et donc contribuer à diminuer l’émission de gaz à effet de serre.

Lire la suite : l’étude thermique, la garantie d’une rénovation efficace.

Où trouver les logements les plus économes en énergie ?

Chaque annonce de logement que vous regardez est accompagnée à chaque fois de la performance énergétique du bien et quelque fois de ses émissions de gaz à effet de serre. Lesiteimmo, vous propose une étude menée sur 44 500 annonces mentionnant un diagnostic DPE et GES  présentes sur le portail, afin de déterminer où se trouve les logements les plus économes et comment s’établissent les dépenses énergétiques des ménages français.

www.lesiteimmo.com

Diagnostic de Performance Energétique

Cette carte nous indique que les logements les plus énergivores se situent dans le sud de la France.  La plupart des logements catégorisés en E (rappelons que la majorité du parc immobilier français se situe dans cette catégorie) sont présents dans toute la partie nord, centre, Est et Sud – Est de la France. Le littoral regroupe en majorité des logements classés en D et donc plus économes en énergie.

www.lesiteimmo.com

Diagnostic d’émission de Gaz à Effet de Serre

L’émission de gaz à effet de serre suit le mouvement, les catégories que l’on observe en majorité sur la France sont D, E et F. Les logements les plus créateurs de gaz à effet de serre semblent se regrouper sur le Nord et  l’Est de la France.  La partie Ouest et Sud semblent abriter des logements moins émetteurs. Ce phénomène s’explique par les températures plus douces et donc un besoin en chauffage moins important.

Mais aussi, par la La loi littorale adoptée en 1986. Cette loi d’urbanisme vise à encadrer les aménagements de la côte pour la protéger des excès de la spéculation immobilière et donc limiter les émissions de GES. Elle reste cependant décriée par certains élus qui souhaiteraient l’assouplir pour continuer l’artificialisation et l’urbanisation du littoral.